A nouveau, le magazine Vinum et l’Association des Grands Crus Classés de Saint-Emilion organisaient à l’Hôtel Richemond de Genève une dégustation qui constitue une bonne occasion de découvrir les excellents vins de cette fameuse appellation de Bordeaux.
La dégustation était précédée d’une présentation sur le terroir de Saint-Emilion par le journaliste Rolf Bichsel et d’une dégustation de certaines bouteilles du millésime 2011. Ce dernier peut être considéré comme une année compliquée avec un printemps très chaud et la pluie qui est venu s’inviter en septembre au moment des vendanges. Parmi les vins dégustés, le Château Villemaurine est le premier qui m’a vraiment enthousiasmé avec un nez parfumé sur la longueur (et Dieu sait s’il a fallu subir une longue partie de blabla entre le moment où le vin a été versé et le début de la dégustation…) et une bouche gourmande et équilibrée encore sous-tendue par quelques tanins fins. La bonne impression sur ce domaine s’est confirmée plus tard en appréciant tout autant ses 2015 et 2016. Un plaisir gourmand également ressenti avec le Château Faugères 2011 et son nez à la cerise charmeuse que l’on retrouvait dans une bouche veloutée avec quelques notes alcooliques. J’ai retrouvé aussi avec plaisir chez le Château Grand Corbin-Despagne, avec son élégance et sa finesse déjà appréciée en 2007.
Si l’on imagine qu’un château de Saint-Emilion c’est forcément une grande propriété avec son nouveau chai moderne portant la signature d’un grand architecte contemporain, la réalité est aussi d’y trouver des petits domaines de 3 à 5 hectares issus d’une longue tradition familiale. C’est le cas notamment du Château Clos de Sarpe qui appartient à la même famille depuis 1923 et qui est en cours de certification bio. Ses millésimes 2015 et 2016 sont des petits bijoux d’équilibre et de finesse avec un fruité très agréable dans des bouches amples aux tanins discrets. Du côté du Château Saint-Georges Côte Pavie, c’est plutôt l’élégance que je mettrais en avant pour un domaine dont les vignes sont entourées de celles de Pavie, Ausone et la Gaffelière. Le fruit est présent et respecté dans des vins (bien) élevés avec les conseils de Stéphane Derenoncourt. Dans le cas des Châteaux de Pressac et Fleur Cardinale, on se trouve plutôt dans des domaines entre 25 et 35 hectares développés par des « nouveaux venus » à Saint-Emilion. J’avais bien apprécié leurs millésimes 2012 dégustés il y a deux ans au même endroit et ma visite sur leurs stands a confirmé ma bonne impression sur leurs vins (et permis de découvrir deux propriétaires fort sympathiques). Le Château De Pressac 2015 m’a charmé son nez élégant associant cassis et fleurs rouges. La bouche est dense avec des tanins très fins. Dans le même millésime, le Château Fleur Cardinale était également sur la gourmandise avec des arômes de mûre et de cerise noire dans une bouche très ample. Il faut noter que ces deux domaines sont aussi ceux où la proportion de Merlot est la plus faible dans les vins mentionnés ci-dessus avec moins de 80%.
Références
Château Villemaurine, 23 Villemaurine-Sud, 33330 Saint-Émilion, http://www.villemaurine.com/
Château Faugères, 33330 Saint-Étienne-de-Lisse, http://www.chateau-faugeres.com/
Château Grand-Corbin-Despagne, D244, 33330 Saint-Émilion, http://www.grand-corbin-despagne.com/
Château Clos de Sarpe, 330 Route de Saint Emilion, 33330 Saint-Christophe-des-Bardes, http://www.clos-de-sarpe.com/
Château Saint-Georges Côte Pavie, 33330 Saint-Emilion, http://www.saint-georges-cote-pavie.com/
Château de Pressac, 33330 Saint-Étienne-de-Lisse, http://chateaudepressac.com/
Château Fleur Cardinale, Lieu-dit Thibaud, 33330 Saint-Etienne-de-Lisse, http://www.fleurcardinale.com/
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